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SF

Ghost in the Shell (攻殻機動隊, Kōkaku kidōtai, littéralement « policiers anti-émeute en carapaces offensives »),est un manga de Masamune Shirow au Japon entre 1989-1991.
Avec le personnage de Motoko Kusanagi qui a tous les attributs d’un être humain, si l’on met de côté son corps artificiel plus lourd et puissant, seul son cerveau (cyber-amélioré par des implants permettant d’accéder au réseau internet) étant d’origine. Ce personnage doute parfois de son humanité.

Le thème principal, abordé tout au long des œuvres de Masamune Shirow : qu’est-ce qu’être humain ?

Une liste non exhaustive des questions à portée philosophique que pose l’auteur peut être :
-qu’est-ce qui distingue l’être humain d’un robot pensant ayant conscience de son existence ?
-qu’est-ce qui fait la spécificité de la pensée humaine ?
-que peut-on considérer comme « être vivant » ?
-où se situe la frontière entre le corps et l’esprit ?

wikipedia

Des  intelligences artificielles et des hommes

Par

Une lecture japonaise de l’arrivée des robots dans la société

Ghost in the Shell n’est pas une vision hostile de l’évolution humaine grâce à la technologie. Shirow comme Oshii sont technophiles sans écarter, dans une démarche néoluddiste, les conséquences pour l’homme et les dangers potentiels. « D’après Oshii, le film a été mal compris en Occident. Il n’a aucune crainte sur l’évolution humaine. C’est un partisan du transhumanisme, des implants corporels », explique Julien Sévéon. Passionné d’innovation, Masamune Shirow, au risque d’amener de la lourdeur dans son manga, inonde les bas de cases de notes et explications, notamment sur les technologies et les inventions de son récit.

Cette vision bienveillante de la technologie et des robots n’est pas propre aux auteurs de Ghost in the Shell. « Au Japon, il n’y a pas de rapport hostile à la machine. En Occident et depuis les débuts de l’industrialisation, on considère qu’elle remplace les hommes. C’est l’histoire de la révolte des canuts de Lyon, par exemple [en 1831, les ouvriers du textile brisèrent les nouvelles machines à tisser, accusées de les concurrencer]. Et il n’y a jamais vraiment eu de réconciliation. Dans la culture judéo-chrétienne, c’est une abomination de voir un homme dans une machine. C’est une idée qui va faire son chemin dans la SF occidentale », analyse l’historien Jean-Marie Bouissou.

Un scepticisme que confirme sur le terrain la roboticienne Serena Ivaldi, chercheuse dans l’équipe Larsen de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique Nancy-Grand Est et qui travaille sur la collaboration et la confiance entre hommes et robots : « Dans mes expériences en France, on constate un manque de confiance généralisé dans le robot. Par exemple, pendant des recherches où le robot aide l’homme à prendre des décisions, on se rend compte que, même s’il sait que le robot a probablement raison, l’humain veut garder le dernier mot et n’ira pas dans le sens du robot. L’homme a peur de perdre le contrôle et de se faire envahir par le robot. Après, cela varie vraiment selon les individus, la société, la culture et les contextes dans lesquels interviennent les robots. »

Qui suis-je ?

La façon de percevoir les robots au Japon a en revanche été influencée par l’animisme et la croyance dans les yokai, des esprits qui peuvent animer certains objets domestiques. « Dans la tradition japonaise, et cela remonte à bien avant les robots, les objets sont vivants, surtout les objets patinés par l’usage du temps, comme une vieille lanterne, détaille Patrick Honnoré. La question de l’invasion n’a jamais vraiment concerné les Japonais, cette question est plutôt venue avec la guerre froide. » L’enjeu dans la SF nippone n’est pas de déterminer si les robots vont devenir supérieurs aux humains mais plutôt de savoir qui l’on est et d’où l’on vient quand on est un robot.

La révolution des télécommunications a été « largement anticipée par les œuvres cyberpunks, au point que ce genre est régulièrement considéré comme prophétique », explique Thomas Michaud. Alors qu’Internet connaît ses prémices, Ghost in the Shell n’échappe pas à cet usage. « Ghost in the Shell évoque de façon très concrète les réseaux, l’hyperconnexion et la connexion en permanence des êtres. A ce titre, cela n’a presque plus rien d’une œuvre de SF », estime Julien Sévéon.

 

Manga

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Film 1995