Écriture inclusive et numérique
Défi de l'inclusion dans les langages, face au numérique.
Crédit Photo : Workshop Bye Bye Binary, 2018-2020, École de Recherche Graphique, Ixelles, Belgique.
Typographies et polices d'écritures inclusives
Bye Bye Binary
Bye Bye Binary est un workshop étudiant sur les typographies non-binaires et inclusives mené à l'École de Recherche Graphique entre 2018 et 2020.
Résumé du Workshop
Les débats récents autour de l’écriture inclusive apparaissent comme un terrain de recherche à explorer, particulièrement dans le domaine de la typographie. L’écriture inclusive propose des formulations plus représentatives que celles où le masculin a été imposé comme forme neutre, générique, s'inscrivant dans une histoire du langage patriarcale et exclusive que nous héritons du 17e siècle, combiné à une langue française très genrée. Aujourd'hui des formes de rédaction se développent pour mieux représenter les différents genres et dépasser la binarité des genres féminin/masculin, avec l'usage de signes de ponctuation é·e et de formes hybrides comme «iel»… Le workshop propose d'explorer de nouvelles formes graphiques et typographiques, notamment le travail de nouvelles glyphes (lettres, ligatures, points médians, éléments de liaisons ou de symbiose). Par exemple le «iel» qui pourrait contenir une glyphe spécifique combinant le i et le e (tout comme le o et le e dans la glyphe œ).
Source : Bye Bye Binary, 2018
Une réédition liée à l'actualité du graphisme
Le 20 octobre 2020, apparait un article sur le site de la Tribune de Genève, titrant "Un Genevois crée la première typographie inclusive". Cependant, cette recherche avait été initiée depuis des années par des personnes féministes/trans-pédé-bi-gouines afin de créer des polices numériques inclusives et non-binaires. Cette question a notamment été abordée par des étudiant•e•s de l'École de Recherche Graphique à Ixelles (Belgique) en 2018, dans le cadre du workshop Bye Bye Binary. Les étudiant•e•s ont donc relancé les ateliers et les travaux collectifs autour de ces typographies, afin de ne pas être invisibilisé•e•s par les médias, comme expliqué dans leur communiqué de presse. Le workshop, est alors devenu une sorte de manifeste pour l'écriture inclusive et la médiatisation des recherches autour du langage et du queer.
Note de l'Éditrice.
Liens et articles
Lien vers l'édition numérique du workshop.
Lien vers le communiqué de presse du 23 octobre 2020.
Lien vers la revue Amils Agitels utilisant des typographies du workshop Bye Bye Binary.
Lien vers l'article de Frictions Magazine sur les typographies inclusives.
Podcast - BINGE
Vite vite faut cliquer ici : Lien du podcast
Numérique queer et non-binaire
Digital non-binaire
Digital non-binaire est un atelier étudiant de l'École de Recherche Graphique, ayant eu lieu en 2019.
Résumé de l'atelier
Les outils numériques fonctionnent par des séquences de courants électriques: allumé/éteint. C’est le principe du binaire: soit 0, soit 1. Alors pourquoi parler de digital non-binaire ? Ce titre paradoxal invite à explorer une cartographie d’outils numériques entre la phobie du numérique et l’automatisme des outils mainstream, des outils qui sont faits par des groupes de personnes, des individus, des minorités, des cultures alternatives.
Quelles pédagogies, quels savoirs, quelles compétences se transmettent via ces outils? Comprendre comment un outil majoritaire reflète une culture dominante, voire un certain colonialisme. Un outil, surtout numérique, est loin d’être neutre. L’étudiant·e est invité·e à formuler un projet digital qui sera en lien avec le programme de recherche Teaching To Transgress The Toolbox* sous le prisme des questions de genres, de représentations intersectionnelles et post-coloniales en développant la question de la transmission. Des outils ultraspécifiques réalisés par des minorités culturelles (genrées, communautaires, politiques, etc.) sont le point de départ des recherches. Il peut s’agir de plugins, de touts petites applications, de pratiques ou de processus.
L’(H)ac(k)tivisme est proposé à l’étudiant·e comme procédé de réflexion de son propre travail; qu’il soit conceptuel, réel ou virtuel, il s’agit d’adopter la philosophie du hacker. Applicable à tout travail et tout contexte, cette méthode permet d’ancrer sa pratique dans des questionnements contemporains avec une réelle vision et portée politique. L’objectif explicite est de promouvoir des pédagogies inclusives et de remettre en question la soi-disant neutralité et l’égalité dans les systèmes d’éducation, de production et de consommation des arts. Le programme invite des gens de divers horizons, domaines, capacités, identification de genre, orientation sexuelle, ethnicité et de religion à explorer collectivement comment des approches intersectionnelles et décoloniales peuvent activer et diffuser les connaissances incarnées et théoriques.
Source : site de l'ERG, Caroline Dath & Stéphanie Vilayphiou
Lien vers l'archive de l'atelier pédagogique.